essaouira-scala الصويرة سقالة
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

RADIO CASA MFM

VISITES


 

Derniers sujets
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Qui est en ligne ?
Il y a en tout 2 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 2 Invités

Aucun

Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 22 le Lun 8 Juin - 3:02
C I T A T I O N S
Statistiques
Nous avons 88 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est Abdellatif

Nos membres ont posté un total de 1584 messages dans 509 sujets

Journaux du Maroc
صحف مغربية باللغة العربية

 

Presse Marocaine en Français
Mars 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
    123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031

Calendrier Calendrier

Le deal à ne pas rater :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 Hz Google TV (Via ODR ...
499 €
Voir le deal

Le Melhoun par Mario Scolas.

Aller en bas

Le Melhoun par Mario Scolas. Empty Le Melhoun par Mario Scolas.

Message  My Ahmed Jebli Lun 7 Fév - 15:49

Le Melhoun par Mario Scolas




Le Melhoun par Mario Scolas. 2447630399_1

Le malhoun serait-il le chant par lequel les chameliers rythmaient le déhanchement des caravanes pour animer les soirées étoilées autour d'un gîte d'étape? « A ces chants de chameliers, nous dit Ghazali, même les chameaux sont sensibles, au point qu'en les entendant ils oublient le poids de leurs charges et la longueur du voyage et qu'ainsi excités étendent leurs cous n'aillant plus d'oreilles que pour le chanteur : ils sont capable de se tuer à force de courir ». Or nous dit toujours Ghazali, « ces chants de chameliers ne sont rien d'autre que des poèmes pourvus de sons agréables, aswat tayeba et de mélodies mesurées, alhan mawzouna. En effet, cette poésie populaire qu'est le malhoun est aussi un art musical, plus précisément un tarab, cette émotion musicale qui aboutit à l'extase


Cette musique habitait le cœur de personne, des amateurs et des créateurs, qui proviennent des différentes catégories sociales de la société marocaine. Sous l'impulsion des musiciens professionnels et de l'élite cultivée, il continue encore aujourd'hui à jaillir du plus profond de l'âme marocaine. L'art du Melhoun est la voix qui a exprimé les préoccupations des marocains, leurs croyances, mais surtout leurs émotions ou tarab. Il représente la sédimentation de la mémoire du royaume chérifien à travers les âges. Le malhoun est indissociable à la vie quotidienne du peuple dans leurs heurs et malheurs et est considéré comme l'auxiliaire artistique et culturel par excellence d'une civilisation authentiquement marocaine. Les poèmes abordent avec beauté tous les thèmes : spirituels, intellectuels et autres, sous des formes alliant la splendeur des images à celle des mots.


Comme l'arganier, le malhoun est endémique, propre au Maroc. Venu du grand sud marocain, il a proposé dans les villes ancestrales, Marrakech, Salé, Meknès et Fès. Fait de vers à rime, dans un dialectal ancien (zajal), composé par des artisans-poètes au début du siècle dernier, tels Driss Ben Ali El Malki, Haj Ahmed Ghrabli, Jilali M'tered, le malhoun est une poésie libre qui frise le libertinage. Il chante toutes les facettes de la vie, des incantations religieuses à la beauté féminine agrémentée d'allusions érotiques, en passant par la stigmatisation des mesquineries et de la vanité humaines. Le malhoun est un chant qui accompagne le travail et le quotidien. Le travail est un lieu de distraction en même temps qu' il est un moyen de gagner sa vie.


La culture populaire au Maghreb revêt une immense richesse, bien qu'elle fut surtout transmise oralement. Depuis l'ouverture à l'université de Tlemcen (Algérie), d'un troisième cycle spécialisé en "culture populaire", des écrits qui sont surtout des thèses de Magister ou doctorat, sont venus enrichir la connaissance de ce patrimoine poético-musical qu'est le Malhoun qui est la plus élaborée des formes de versification écrite en arabe dialectal.


L'origine du mot Malhoune ou Melhoun ou Malhun en arabe الملحون désigne un poème mélodique qu'on appelle aussi qasida, issu d'une culture authentiquement marocaine qui remonte au XIIe siècle, en empruntant de manière simplifiée ses modes à la musique arabo-andalouse. Il s'est développé sous une forme littéraire qui ne respecte pas la structuregrammaticale classique. Il constitue un imposant corpus de poèmes et de chants véhiculés par une double tradition orale et manuscrite en arabe dialectal. Elle fait étrangement penser à la chanson de geste.


Le poème écrit en zajal(زجل) est enrichi de mélodies populaires, cette création donne naissance au genre musical. Le malhoun tel qu'il est chanté actuellement est une synthèse entre la poésie en tant que legs bédouin et l'art musical andalou. Le mausolée d'El Moâtamid Ibn Âbbad (le fameux Abou Abdil de l'Alhambra de Grenade) à Aghmat dans le sud marocain est la trace tangible de ces anciens apports culturels du paradis perdu de l'Adalousie musulman.






Le malhoun à Essaouira a connu des jours fastes au XIXème siècle avec son représentant le plus illustre Mohamed Ben Sghir. Selon le chercheur illustre du patrimoine du malhoun.Ahmed Souhoum, Mohamed Ben Sghir représente un chaînon fort du malhoun et de la tradition poétique souiri de ce siècle. Ce maître était un adepte de la confrérie des aissaoua pour laquelle il a composé plusieurs chants religieux (adkar). Sa poésie d'une extrême finesse épousait la culture de son époque. Néanmoins la richesse de ses textes et de son répertoire lui on valu une grande notoriété dans tout le Maroc et ce jusqu'à nos jours. Parmi ses célèbres qaçaïd on peut citer en particulier Lafjar (l'aube); achamâa (la bougie), al falaka (la punition), al kasbah et al warchane (la colombe). Al Warchane est un véritable hymne à l'amour de l'auteur pour sa ville natale, poésie dans laquelle la colombe d'Essaouira effectue une longue pérégrination, imaginaire jusqu'à Tlemcen en Algérie après avoir rendu visite aux sept saints des régraga dans l'arrière pays des chiadmas pour recueillir leur bénédiction.


  • colombe...
  • Colombe, va chez les fils d'Essaouira
  • qui résident à Tlemcen.
  • Porte leur le salut d'Allah
  • Prie pour leur gloire et leur lumière,
  • Pour qu'il nous reviennent comme ils nous ont quittés.
  • De la porte du lion tu sortiras colombe,
  • tu demandera protection à Sidi Mogdoul, seigneur du port.



  • Sa nouvelle est parvenue jusqu'à Istanbul.



  • Sois prudente et éveillée.
  • Dépasse les amas de pierre au dela de la grande colline,
  • Et touche de tes ailes moula dourain (saint de Regraga),
  • Gloire de notre pays.
  • Demain à l'aube tu te purifieras à l'écoute de la prière."



Mohamed Bassis (né en 1927), fut également un authentique interprète de malhoun pendant plusieurs décennies.


Ensuite viendra celui qu'on nomme le doyen de cette musique Malhoun : Haj Houcine Toulali (1924-1998) qui avait créé une école qui a contribué à préserver cette expression musicale typique reflétant les différents aspects de la vie quotidienne, comme par exemple le titre Bain Zarda qui présente avec une poésie toute remarquable, l'histoire d´un homme qui s'invite chez son voisin pour lui demander de préparer toute sortes demets marocains. D'autres personnalités comme par exemple Lakhdar Ben Khlouf , Ben Msyeb, Mostefa Ben Brahim, ont également été des personnalités notoires.


Selon des musicologues, il fut chanté par les artisans des villes. Chaque corps de métier et chaque quartier ont leur répertoire et leurs poèmes. Pour eux, le malhoun était un moyen d'atténuer les rigueurs du travail et de rompre sa monotonie vant qu'il ne soit généralisé à toutes les franges de la population. Tant et si bien qu'il est devenu pour eux synonyme de calme et de sérénité, calme par sa musicalité douce et détendue, et serein par la noblesse et la chasteté des paroles. Accompagné par les percussions, le oûd, le guembriet le violon, les chanteurs de melhoun racontent, au travers de poèmes parfois très anciens, la vie des vieux quartiers de la médina arabe, les voluptés ou les déceptions de l'amour. Apprécié, voire même soutenu, par des Sultans, des juges et des hommes de lettres pour unifier lepeuple, il englobe la richesse de toute une nation......
My Ahmed Jebli
My Ahmed Jebli

Messages : 244
Date d'inscription : 11/01/2011
Age : 62
Localisation : essaouira

http://www.rosa-immobilier.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum