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Histoire de la médecine à mogador
essaouira-scala الصويرة سقالة :: MOGADOR D'HIER *** الصويـــرة يالأمس :: Histoire de la Ville * تاريخ المدينة
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Histoire de la médecine à mogador
L'ancien hôpital de Derb Laâlouj
Mogador, Ville construite dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, port actif, siège consulaire a une histoire dont nous sommes tous fiers.
J’ai découvert dans un remarquable ouvrage de référence ‘’Mogador-Essaouira, acteur et témoin pour l’histoire de la santé’’ écrit par Michel Pierre Roux à qui je rends hommage ainsi qu’aux autres acteurs et témoins, qu’à travers son histoire avec un grand H, Essaouira a eu son histoire de la santé. Je tiens à partager avec nos lecteurs l’enseignement que j’en ai tiré.
C’est certainement un rappel de souvenirs pour les anciens d’Essaouira, mais aussi et surtout une découverte pour la jeunesse d’aujourd’hui.
On apprend ainsi que Mogador accueillit tôt dans son histoire des médecins venus d’Europe, certains étant attachés à leur consulat. Le Vice-consul de France, en poste en 1799, A Broussonet était lui-même médecin.
Les premiers embryons de formation sanitaire avaient été installés par les Franciscains, missionnaires catholiques, puis vers 1844 par des missions protestantes avec des équipes médicales pratiquant des accouchements et distribuant des médicaments. C’était l’époque ou plusieurs épidémies avaient sévi au Maroc, un centre d’isolement (Lazaret) avait été créé sur l’île d’Essaouira pour la mise en quarantaine contagieux :
- épidémie de peste vers la fin du XVIIIe siècle
- épidémie de choléra en 1868 lors de laquelle le Dr Thévenin s’est fait remarquer par son acharnement dans la lutte contre cette maladie
- épidémie de typhus et de variole des années 1878 et 1879, où le Dr. Olive a exercé sonmétier avec un dévouement sans relâche.
Le Dr. Richarson Thomson succomba à la maladie en juillet 1879 après avoir perdu son fils en octobre 1878. Ces pionniers de la médecine et héros de la lutte contre les épidémies et la maladie en général n’auraient pu entreprendre leur action sans l’assistance des aides soignants de la ville qui méritent un grand hommage.
Dans les années 1860-1870, apparaissent les premiers ‘’hôpitaux’’ de Mogador : un hospice en médina pour les musulmans et un petit hôpital au mellah pour les israélites.
En 1868, le Dr. Thévenin a eu le mérite de demander un local au Sultan pour la création d’un hôpital musulman. Il jouissait d’une telle réputation que sa demande a été acceptée sans hésitation. En reconnaissance à sa compétence, le consul de France à Mogador Auguste Beaumier affirme dans une correspondance que ‘’l’on songe sérieusement à lui confier quelques élèves pour en faire des chirurgiens’’. En d’autres termes, il s’agit d’un projet d’école de formation correspondant à nos facultés de médecine ou aux centre hospitaliers formateurs
d’aujourd’hui. Quelle fierté pour Mogador qui est ainsi placée au centre stratégique de la Santé au Maroc !
Quant à l’hôpital pour Israélites, ce sont les associations caritatives juives animées par le bienfaiteur anglais Sir Moses Sebbagh Mennte fiore qui en sont l’origine. Dirigé par Dr. Thévenin, il avait commencé en 1862 par une pharmacie et une salle de consultation pour s’étendre en 1865 grâce à un petit impôt volontaire prélevé sur la viande de la boucherie israélite. On voit là l’organisation sociale sous forme d’assistance basée sur la solidarité, le sacrifice et le civisme. Je rappelle que nous sommes en 1865 : quelle leçon pour la génération d’aujourd’hui qui n’arrive pas encore à mettre en place un système d’assistance médicale basé sur la solidarité !
Le Dr. L. Raynaud a marqué l’histoire de la médecine de cette ville dans les années 1900. Il met en place une espèce de pharmacopée marocaine en dressant une liste détaillée de produits et drogues employés à Mogador avec leur nom local, latin ou français, leurs indications et leur mode d’utilisation. Cela constituait pour l’époque un progrès considérable pour les traitement des maladies. A cette époque, un homme de sciences marocain nommé Elhaj Hassan est cité comme compétent par ses confrères européens.
En 1905, le Dr. Leyris de Campredon créa un dispensaire : ‘’Le dispensaire de Mogador’’ fréquenté par les malades juifs et musulmans à majorité indigente.
Le Dr. Leyris de Campredon qui exerça à Mogador jusqu’en 1915 a œuvré pour l’extension de ce dispensaire qui est devenu en 1924 l’Hôpital Civil de Mogador. Plusieurs éléments ont contribué à la création de cet hôpital civil, d’abord la survenue d’une épidémie, ensuite l’activité portuaire soutenue et les moyens dont disposaient certaines communautés, mais aussi la venue en 1913 d’un médecin civil : le Dr. Bouveret.
C’est le tournant important de l’histoire de la médecine dans cette ville car ce médecin par sa compétence, son dévouement, son dynamisme et sa disponibilité, a su gagner l’attachement de la population locale et des alentours. Son action a été facilitée d’une part par les progrès de la science médicale, et d’autre part par les Caïds de la région.
Le dispensaire de Mogador est ainsi devenu l’hôpital civil et plus tard un
Groupe Hospitalier composé de plusieurs unités : Hospitalisation séparée des malades musulmans, israélites et européens, avec logement et nourriture adaptés à leurs habitudes, et des lieux de culte respectifs. Initialement, le financement était assuré en faisant appel aux sentiments de solidarité des élites et des populations selon leur possibilité.
Ce n’est qu’en 1927 que l’hôpital de Mogador reçoit une subvention provenant de fonds de la Société Française des Jeux (Pari Mutuel), source de financement des établissements hospitaliers et de bienfaisance de l’époque.
En 1926, l’Hôpital Civil mixte de Mogador devient ‘’L’hôpital Eugène-Etienne’’, dit l’Hôpita Derb Laâlouj – dont l’activité fut débordante. Le groupe Sanitaire Mobile, véritable dispensaire ambulant allait au devant des malades pour des
consultations, des soins et des vaccinations.
Les dispensaires ont joué un rôle déterminant de prophylaxie dans la ‘’révolutions médico-culturelle’’ de Mogador. Il existait déjà un véritable programme de Santé Publique.
L’adhsion de la population a été obtenue grâce au dévouement inlassable des équipes de soins et des aides soignantes formées sur le terrain. Le Dr. Bouveret, locomotive du développement de l’infrastructure sanitaire à Mogador a obtenu en 1930, la création de la seconde ‘’Ecole de Sages femmes » » du Maroc (après celle de Marrakech, mais avant Rabat et Casablanca).
En 1939, l’hôpital Derb Laâlouj avec sa maternité mixte annexée, avait le plus d’entrée après ceux de casablanca, Meknès, fès et Marrakech, pour une population beaucoup moindre.
Le succès du Dr. Bouveret s’étendait jusqu’aux régions voisines et même lointaine. Ses activités ne s’arrêtaient pas aux soins : sachant que la plupart des maladies sont transmises par l’eau insalubre, il s’est donc attaqué à la qualité de l’eau (Rapport écrit en 1932) ‘’Mogador, disait-il, est une ville réputée pour l’abondance de son alimentation en eau potable ‘’. Mais cette eau était exposée à plusieurs facteurs de pollution qui ont été étudiés. C’est ainsi qu’il proposa plusieurs mesures pour écarter les dangers de pollution et prévenir ainsi la survenue de beaucoup de maladies.
J’ai découvert dans un remarquable ouvrage de référence ‘’Mogador-Essaouira, acteur et témoin pour l’histoire de la santé’’ écrit par Michel Pierre Roux à qui je rends hommage ainsi qu’aux autres acteurs et témoins, qu’à travers son histoire avec un grand H, Essaouira a eu son histoire de la santé. Je tiens à partager avec nos lecteurs l’enseignement que j’en ai tiré.
C’est certainement un rappel de souvenirs pour les anciens d’Essaouira, mais aussi et surtout une découverte pour la jeunesse d’aujourd’hui.
On apprend ainsi que Mogador accueillit tôt dans son histoire des médecins venus d’Europe, certains étant attachés à leur consulat. Le Vice-consul de France, en poste en 1799, A Broussonet était lui-même médecin.
Les premiers embryons de formation sanitaire avaient été installés par les Franciscains, missionnaires catholiques, puis vers 1844 par des missions protestantes avec des équipes médicales pratiquant des accouchements et distribuant des médicaments. C’était l’époque ou plusieurs épidémies avaient sévi au Maroc, un centre d’isolement (Lazaret) avait été créé sur l’île d’Essaouira pour la mise en quarantaine contagieux :
- épidémie de peste vers la fin du XVIIIe siècle
- épidémie de choléra en 1868 lors de laquelle le Dr Thévenin s’est fait remarquer par son acharnement dans la lutte contre cette maladie
- épidémie de typhus et de variole des années 1878 et 1879, où le Dr. Olive a exercé sonmétier avec un dévouement sans relâche.
Le Dr. Richarson Thomson succomba à la maladie en juillet 1879 après avoir perdu son fils en octobre 1878. Ces pionniers de la médecine et héros de la lutte contre les épidémies et la maladie en général n’auraient pu entreprendre leur action sans l’assistance des aides soignants de la ville qui méritent un grand hommage.
Dans les années 1860-1870, apparaissent les premiers ‘’hôpitaux’’ de Mogador : un hospice en médina pour les musulmans et un petit hôpital au mellah pour les israélites.
En 1868, le Dr. Thévenin a eu le mérite de demander un local au Sultan pour la création d’un hôpital musulman. Il jouissait d’une telle réputation que sa demande a été acceptée sans hésitation. En reconnaissance à sa compétence, le consul de France à Mogador Auguste Beaumier affirme dans une correspondance que ‘’l’on songe sérieusement à lui confier quelques élèves pour en faire des chirurgiens’’. En d’autres termes, il s’agit d’un projet d’école de formation correspondant à nos facultés de médecine ou aux centre hospitaliers formateurs
d’aujourd’hui. Quelle fierté pour Mogador qui est ainsi placée au centre stratégique de la Santé au Maroc !
Quant à l’hôpital pour Israélites, ce sont les associations caritatives juives animées par le bienfaiteur anglais Sir Moses Sebbagh Mennte fiore qui en sont l’origine. Dirigé par Dr. Thévenin, il avait commencé en 1862 par une pharmacie et une salle de consultation pour s’étendre en 1865 grâce à un petit impôt volontaire prélevé sur la viande de la boucherie israélite. On voit là l’organisation sociale sous forme d’assistance basée sur la solidarité, le sacrifice et le civisme. Je rappelle que nous sommes en 1865 : quelle leçon pour la génération d’aujourd’hui qui n’arrive pas encore à mettre en place un système d’assistance médicale basé sur la solidarité !
Le Dr. L. Raynaud a marqué l’histoire de la médecine de cette ville dans les années 1900. Il met en place une espèce de pharmacopée marocaine en dressant une liste détaillée de produits et drogues employés à Mogador avec leur nom local, latin ou français, leurs indications et leur mode d’utilisation. Cela constituait pour l’époque un progrès considérable pour les traitement des maladies. A cette époque, un homme de sciences marocain nommé Elhaj Hassan est cité comme compétent par ses confrères européens.
En 1905, le Dr. Leyris de Campredon créa un dispensaire : ‘’Le dispensaire de Mogador’’ fréquenté par les malades juifs et musulmans à majorité indigente.
Le Dr. Leyris de Campredon qui exerça à Mogador jusqu’en 1915 a œuvré pour l’extension de ce dispensaire qui est devenu en 1924 l’Hôpital Civil de Mogador. Plusieurs éléments ont contribué à la création de cet hôpital civil, d’abord la survenue d’une épidémie, ensuite l’activité portuaire soutenue et les moyens dont disposaient certaines communautés, mais aussi la venue en 1913 d’un médecin civil : le Dr. Bouveret.
C’est le tournant important de l’histoire de la médecine dans cette ville car ce médecin par sa compétence, son dévouement, son dynamisme et sa disponibilité, a su gagner l’attachement de la population locale et des alentours. Son action a été facilitée d’une part par les progrès de la science médicale, et d’autre part par les Caïds de la région.
Le dispensaire de Mogador est ainsi devenu l’hôpital civil et plus tard un
Groupe Hospitalier composé de plusieurs unités : Hospitalisation séparée des malades musulmans, israélites et européens, avec logement et nourriture adaptés à leurs habitudes, et des lieux de culte respectifs. Initialement, le financement était assuré en faisant appel aux sentiments de solidarité des élites et des populations selon leur possibilité.
Ce n’est qu’en 1927 que l’hôpital de Mogador reçoit une subvention provenant de fonds de la Société Française des Jeux (Pari Mutuel), source de financement des établissements hospitaliers et de bienfaisance de l’époque.
En 1926, l’Hôpital Civil mixte de Mogador devient ‘’L’hôpital Eugène-Etienne’’, dit l’Hôpita Derb Laâlouj – dont l’activité fut débordante. Le groupe Sanitaire Mobile, véritable dispensaire ambulant allait au devant des malades pour des
consultations, des soins et des vaccinations.
Les dispensaires ont joué un rôle déterminant de prophylaxie dans la ‘’révolutions médico-culturelle’’ de Mogador. Il existait déjà un véritable programme de Santé Publique.
L’adhsion de la population a été obtenue grâce au dévouement inlassable des équipes de soins et des aides soignantes formées sur le terrain. Le Dr. Bouveret, locomotive du développement de l’infrastructure sanitaire à Mogador a obtenu en 1930, la création de la seconde ‘’Ecole de Sages femmes » » du Maroc (après celle de Marrakech, mais avant Rabat et Casablanca).
En 1939, l’hôpital Derb Laâlouj avec sa maternité mixte annexée, avait le plus d’entrée après ceux de casablanca, Meknès, fès et Marrakech, pour une population beaucoup moindre.
Le succès du Dr. Bouveret s’étendait jusqu’aux régions voisines et même lointaine. Ses activités ne s’arrêtaient pas aux soins : sachant que la plupart des maladies sont transmises par l’eau insalubre, il s’est donc attaqué à la qualité de l’eau (Rapport écrit en 1932) ‘’Mogador, disait-il, est une ville réputée pour l’abondance de son alimentation en eau potable ‘’. Mais cette eau était exposée à plusieurs facteurs de pollution qui ont été étudiés. C’est ainsi qu’il proposa plusieurs mesures pour écarter les dangers de pollution et prévenir ainsi la survenue de beaucoup de maladies.
Professeur Saadi Anis
Oum- Messages : 295
Date d'inscription : 28/01/2011
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